Jour d'été
Chaud le matin d'été quand, toutes portes closes,
Un rayon de soleil, tendu comme un hauban,
Transperce ma fenêtre et sur mon lit se pose
Au détour de mon rêve aride et finissant.
Puis le bourdonnement de la vie se propage
En vagues infinies aux lointains qui poudroient,
Tandis que le soleil monte sans un nuage
Au Zénith, embrasant la terre en tous endroits.
Alors, en un instant, tout se tait, tout se cache
A l'ombre des volets, au creux des frondaisons
Car l'heure est arrivée où la vie fait relâche
Et fuit le ciel qui brûle plus que de raison.
Cette immense torpeur discrètement s'esquive
Au vol de l'hirondelle, au pas du moissonneur.
Second souffle du jour, il faut que tout revive
A l'heure du travail, au goût du promeneur.
L'ombre s'est allongée hors de toute mesure
Complice de la nuit retenue par les dieux,
Et la douce fraîcheur du soir et son murmure
Sont un cadeau du ciel infiniment précieux.
La lune a rassemblé le troupeau des étoiles
En son enclos paisible aux confins du regard.
Mon rêve est revenu, vaporeux sous son voile,
En mon âme éprouvée, sans hâte, sans retard.
Léo Gantelet