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POÈMES EPARS

POÈMES ÉPARS

 

Souvenirs

 

Que j'égrène mes souvenirs

Ou les condense dans l'oubli

Il me faut arpenter le jour

Jusqu’à la nuit

 

Clairs souvenirs des êtres chers

Qui m'ont souri,

Je vous bénis

 

Souvenirs sombres

Aux couleurs d'ennui,

Je vous efface

 

Et je poursuis…

 

Annecy 18 Juin 2000

 

 

Ainsi parlait l’ami Philos

 

Résister, résister ! …

Sisyphe le savait bien

Qui, poussant son rocher

Jusqu’au bout de son âge,

Nous enseigna la vie

 

Simplement pour la vivre,

Il y faut du courage,

Il faut jour après jour

Inventer son histoire

Et tracer son parcours

Avoir connu l’échec 

Et sous les coups, la rage,

 

C’est alors à ce prix,

Exorbitant parfois,

Et lorsqu’on a compris

Sisyphe et son exploit,

Que l’on peut savourer

Cette terre promise :

Une part de bonheur

En sa quête insoumise.


31 10 2019

 

Pillons

 

En temps de paix

En temps de guerre

mon Dieu

comme les mots diffèrent!

 

En temps de paix on entend dire:

"Allons aux papillons..."

 

En temps de guerre :

"Allons au pas!...

Pillons ! ! !"

 

Seynod

28 Octobre 1995

 

A Simon - (le fils nouveau-né de mon ami Sylvain)

 

Si mon esprit savait tresser de beaux poèmes

Ou tisser les couplets d'immortelles chansons,

J'écrirais sans tarder pour toi et ceux qui t'aiment

Mille vers dont la rime irait avec Simon.

 

Si mon pinceau savait tracer de belles lignes

Et mêler les couleurs d'élégante façon,

Je peindrais cent portraits qui tous auraient pour signe

La joie de la naissance et les traits de Simon.

 

D'autres par le passé ont porté haut ton nom.

L'homme de Tibériade et celui de Cyréne

Sauront guider tes pas vers une vie sereine.

 

Car si j'ai quelques vœux à formuler pour toi,

C'est d'apporter toujours dehors et sous ton toit

La flamme du bonheur, mon cher petit Simon.

 

Seynod

Octobre 1987

 

Praxitèle

 

Moissonneur de tendre campagne,

J'avais lié les blés rieurs.

Sous ton chaud climat de Cocagne,

J'étais un fameux moissonneur.

 

Il se mêlait à l'huile tendre

Du bonheur aux doigts de velours,

Quelques grains forts de coriandre

Et de poivre brûlants et lourds.

 

Que de légendes ineffables

Je t'inventais jour après jour;

Pour toi je me fis homme à fables

Sous le halo de l'abat-jour.

 

Le feu t'aurait réduite en cendres

Dans le creuset de ton désir

Si moi je n'avais su répandre

En ta forge mon élixir.

 

Et pour toi, frémissant modèle,

Au marbre dur des passions

Je me serais fait Praxitèle...

Mais toi tu m'as fait Pygmalion !

 

Seynod

31 Août 1995

 

Costozza

 

Virgile aurait pu chanter

Ces mont, ces vallées,

Ces villas, ces cyprès;

Les vignes et les oliviers,

Les nuits tièdes

Et les ciels étoilés;

 

Virgile ou Galilée...

 

Et moi aussi parfois,

J’ai envie de chanter

La douce campagne de Costozza,

Près de Vicenza.

 

Costozza

17 Mai 1996

 

Vergers du poète

 

Que sont tes vergers devenus

Tendre poète

 

La cour de ferme n'en pouvait plus

Elle a rendu son tablier de gravier blanc

Pour se couvrir d'asphalte gris

Imperméable même aux larmes

 

Et les vergers ne sont plus

 

Seynod

20 août 1996

 

Destin

 

Est-il besoin de métaphore

Pour saisir mon destin

Quand la chose est si simple

 

Toute action accomplie

aujourd'hui me revient

Et tout ce qui m'échoit

N'est que ce que je suis

 

Annecy

22 Mars 1996

 

Bel Canto

 

Il parait que la Castafiore

Avait complètement déraillé ce soir-là

A la Scala

 

Evidemment

Me direz-vous

Elle chantait Faust !

 

Château d'Annecy

18 Octobre 1996

 

Restes d'oubli

 

De trois marrons luisants

Il vous faisait trois cavaliers

Galopant dans la plaine

 

D'un seul regard

Du haut de ses cinq ans

Il levait une armée;

D’un geste, vous rasait la ville

 

Un jour en ciel d'automne

Blotti dans un nuage

Il vola de conserve

Avec les oies sauvages

 

Il ne revint jamais

Car en si long voyage

Il avait oublié

Le chemin du retour

 

Au beau pays de son enfance   

     

Seynod

14 Février 1997

 

Montagne

 

Alpages, Rocs, Falaises,

Surplombs de solitude,

 

De l'infiniment vert

Vers l'infiniment blanc,

 

Voie de dépassement,

Sublime ascenseur d'âmes...

 

Tout en haut, l'édelweiss,

Est en forme d'étoile.

              

Seynod

10 Mai 1997

 

Tout l'univers

 

Un jour

J’aurai à dire

Des choses étranges

Venues d'ailleurs;

De la terre, de l'eau, de l'air

Du ciel peut être...

 

Je chanterai

Des hymnes d'anges

Sur la musique des sphères

              

J'embrasserai

La terre entière

Avec mes chants

Peut être même tout l'univers

 

Seynod

14 Mai 1997

 

Sirène

 

Elle avait peut-être quinze ans

Les avait-elle seulement ?

Cette sirène au corps de bronze

Et qui jouait comme une enfant

Avec les vagues de la mer ?

 

Longues mèches de cheveux noirs

Sur ses épaules et sur son dos

comme des algues

 

La culotte était imprimée

D'étranges fleurs bleues et rouges

Bleues derrière, et rouges devant

De même un sein bleu l'autre rouge

 

Elle avait peut-être quinze ans

Cette enfant du soleil et de la mer

Mais moi je voyais la femme

Et la vie et l'amour

 

Et l'avenir de l'homme

 

Sète

15 Juin 1998

 

De nuit

 

La page blanche reste blanche

Cependant que la lune luit

Et que coulent en abondance

Toutes les encres de la nuit

 

Mais la nuit blanche reste blanche

Et je m'ancre dans l'insomnie

 

Seynod

24 Janvier 1999

 

Jardin

 

Ce serait un jardin

Où pousserait l'arbre de vie

Tronc massif

Branches torses

Et innombrables rameaux verts

 

Ce serait un jardin d'utopie

Qu'on viendrait visiter de partout

De Londres d'Amsterdam de Paris de Hambourg

Un jardin semé de fantaisie

De fleurs de souvenir de toutes les couleurs

De massifs d'avenir

Et de présent immense

 

Ce serait mon jardin...

 

Seynod

10 mars 1999

 

Quand je cherche

 

Quand je cherche le jour

Quand je cherche l'aurore

C’est qu’il fait encore nuit

Même si par bonheur

Ma bonne étoile luit

 

Autant vouloir chercher

Midi à quatorze heures

Que de chercher l’oubli

 

Seynod

10 mars 1999

 

Toussaint

 

Je lis leurs noms,

Ils sont tous là,

Mes parents,

Mes amis d'autrefois.

Tous las peut-être,

De cette vie sur cette terre.

 

Je lis leurs noms

En lettres d'or

Sur le granit,

Sous le froid crachin de Novembre.

Tous venus là,

Tous fatigués de l'ici-bas.

 

Ils ont aimé la vie,

Le vin, l'amour,

Le beau, les roses.

Que reste-t-il

A nous vivants,

De tout cela?

 

Le souvenir des êtres chers,

Qui vagabonde

Et vole encor de-ci, de-là;

Et leurs noms gravés sur les tombes.

Mais qu'en est-il dans l'au-delà?

 

Seynod

5 Novembre 1994

 

Orage

 

O rage, ô désespoir...

Orage eaux des espoirs...

Or, âge, odes, espoirs...

Auras, géodes ès poires...

O rats, géo, dés, est-ce poire?

Auras... Je... O... Des... S... Poix... Re...

Hors âge... Oh...

 

Oh... Et puis... M...!

 

Seynod

22 Juin 1996